Pourquoi parle-t-on de krach obligataire en 2022 ?
Une notion plus difficile à comprendre qu’un krach action ou immobilier.
Effectivement, un krach boursier signifie que vos actions chutent de 20% ou plus en quelques jours.
Un krach immobilier correspond à une perte de la valeur de votre maison ou appartement de 20% ou plus en quelques semaines.
Dans les 2 cas, l’épargnant comprend très vite la perte subie.
Dans le cas d’un krach obligataire, c’est la hausse des taux d’intérêt qui provoque la chute des obligations.
Le rendement des nouvelles obligations fait perdre de la valeur aux anciennes obligations qui rapportent moins.
Le krach de 2022.
En moins d’un an, le taux des obligations allemandes (emprunt d’Etat sur 10 ans) est passé de -0,3% à +2,19%.
Le taux des obligations françaises de 0% à 2,67%.
Le taux des obligations anglaises de 0,8% à 3,58% et le taux des obligations italiennes de 1% à 4,23%.
Avec cette hausse des taux de 2-3% en moins de 12 mois, la valeur des anciennes obligations a perdu en moyenne 20%.
C’est rapide et violent, c’est un krach.
Le précédent de 1994.
A cette époque, les taux étaient montés de 5 à 8% et les obligations avaient chuté de 20% très rapidement.
Cela avait provoqué l’effet Tequila car les capitaux fuyaient les pays émergents dont le Mexique qui n’arrivait plus à se financer.
Cela avait également mis en grande difficulté les compagnies d’assurance-vie qui devaient vendre des obligations en cas de retraits des clients et donc subir les moins values obligataires (elles achetaient une obligation avec une valeur de 100 et devaient la vendre à 80).
Impacts 2023 avec beaucoup d’incertitudes.
1- Les plus optimistes vont dire ” il s’agit d’un retour à la normale, car les taux d’intérêt à 0% ne correspondaient à aucune réalité économique”.
C’est vrai mais un retour à la normale veut dire que le taux d’intérêt est égal à la croissance du PIB + le taux d’inflation donc en théorie autour de 8% !!
2- Les banques centrales vont essayer de réduire l’inflation avec un équilibre hausse des taux et ne pas rendre le crédit trop cher pour les entreprises.
3- les compagnies d’assurance-vie vont essayer de rendre attractif leur fonds en euros dont le rendement va être loin du taux d’inflation.
Elles vont également tenter de se “débarrasser” des obligations risquées (entreprises mal notées) sans faire trop de moins values.